Il existe une demande pressante chez les amateurs de parfum, à tel point qu'elle semble désormais irrésistible : le parfum qui dure longtemps. Le sujet est urgent et incontournable. Certains sont convaincus que la persistance dépend de la concentration, mais se trompent lorsqu'un « Extrait » ou une « Eau de Parfum » disparaît après une dizaine de minutes d'utilisation. Adieu !
Certains pensent que cela dépend du type de peau, du genre : « Aucun parfum ne tient sur ma peau ». Et puis, peut-être sont-ils contraints de regretter une mauvaise odeur qu'ils n'aiment pas et dont ils ne parviennent pas à se débarrasser.
D'autres pensent que cela dépend du prix, d'autres de la marque, d'autres encore de la couleur.
En réalité, les choses sont un peu plus complexes. Pas grand-chose cependant, essayons de comprendre et d'y aller doucement.
Commençons par les molécules. Les dimensions des molécules sont extrêmement variées et dépendent du nombre et de la nature des atomes qui les composent : la plus petite molécule est celle d’hydrogène, mais il en existe évidemment de très complexes et de grande taille. Imaginez deux individus, l’un maigre et agile, l’autre un peu potelé.
Ensuite, dans cette étrange similitude entre les molécules et les individus, il existe ce que l’on pourrait définir comme la capacité à sauter, c’est-à-dire qu’il existe des substances caractérisées par une pression de vapeur élevée (mesurée en Pascal) que l’on appelle « volatiles », tandis que d’autres, caractérisées par une faible pression de vapeur, restent immobiles jusqu’à ce que la température augmente légèrement. Les experts en chimie m’excuseront pour l’approximation, mais c’est juste pour que ce soit clair.
Eh bien, il est clair qu’après le maigre qui saute bien (substance volatile), vient le potelé. Mais ici, rappelons-le, c'est une course à l'envers, car le but est que le parfum reste et non qu'il s'envole !
Question : mais s'il ne s'envole pas et reste collé à la peau, comment puis-je le faire sentir à quelqu'un qui se trouve à seulement un mètre ?
Vous voyez que les choses se compliquent déjà.
Passons aux concentrations. Une eau de toilette ou un extrait de parfum est-il préférable ? Un extrait est préférable, mais il faut clarifier les choses, car ce paramètre seul ne suffit pas.
Un parfum est obtenu par la dilution d'une huile dans un alcool. Mais quelle est la concentration maximale d'huile que je peux dissoudre ? Réponse : cela dépend du type d'huile. Question : mais seulement de cela ? Non, cela dépend aussi du degré d'alcool (pourcentage d'alcool) et de la température. Outre les molécules et leur volatilité, leur propension à se dissoudre entre également en jeu.
Tout dépend donc de la formule.
Un parfum contient souvent des centaines de composants, chacun jouant un rôle fondamental. C'est pourquoi le travail du « Nez », ou plutôt du parfumeur, est une compétence sérieuse qui s'apprend au sein des entreprises au fil des ans. C'est pourquoi ils sont peu nombreux et bien payés.
L'idée romantique de fabriquer des parfums dans son garage en mélangeant, par exemple, une base de vanille avec un parfum de rose, un format très populaire ces dernières années, revient à jouer au petit chimiste en pensant pouvoir créer un vaccin ou un médicament contre le cancer. Oh mon Dieu, c'est possible, mais honnêtement, c'est très improbable. D'autres y croient, mais c'est une autre histoire.
Mais revenons à nous et à la complexité des formules. Sachez qu'à l'intérieur, il y a des substances qui sentent peut-être très peu, à peine, mais qui font le succès d'un parfum ; on les classe souvent parmi les « commodités ».
Pour revenir à l'exemple des deux gars ci-dessus, je me souviens que, quand j'étais jeune, je faisais partie d'une équipe de volley-ball. Ne sachant pas jouer, j'étais un peu en surpoids, j'étais vraiment un perdant ! On m'a fait devenir la mascotte. Le plus drôle, c'est que quand je n'étais pas là, l'équipe perdait, tandis qu'elle gagnait si j'étais là. À la fin du championnat, je n'avais pas marqué un seul point, mais j'avais été absolument indispensable. Bref, j'étais une commodité.
Ne vous inquiétez pas, le parfum qui dure longtemps existe, et avec un peu d'astuce, il ne disparaît jamais. Absolument jamais.
Nous l'avons tous et – à l'exception de Jean-Baptiste Grenouille, un personnage merveilleux du roman de Suskind qui ne l'avait pas – il nous accompagne depuis la naissance. Pour le ressentir intensément, il existe une petite astuce, que nous vous dévoilons dans ce blog. Elle consiste à se laver peu, ou plutôt avec peu d'eau, sans savon et très vite.
Je tiens à remercier le professeur Lucio Merlini de l'Université de Milan, qui a aimablement supervisé ce texte. Je suis uni à lui par une relation de parenté et une grande affection.
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